Printemps orange
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Les années se suivent... et se ressemblent.
Dès l'arrivée du printemps, les vignes sont largement traitées à l'herbicide. Comme ça c'est "propre", comme on l'entend souvent...
Quelques parcelles en Anjou en mai 2008. Certaines ne sont désherbées "que" sur le rang - c'est peut-être ce qu'on appelle "l'agriculture raisonnée" -, d'autres sont carrément lunaires, avec des sols tassés et sans vie, propices à l'érosion.
En attendant les poisons suivants : herbicide encore si un malheureux brin d'herbe venait à percer, insecticides et acaricides, des fois que des bestioles oseraient s'aventurer dans ce milieu sans vie, et enfin fongicides pour tenter d'éliminer les champignons (mildiou, botrytis...), pourtant inévitablement attirés par des raisins gonflés d'eau, aux rendements excessifs (portes-greffes trop vigoureux, engrais, techniques de taille "généreuses"...).
Heureusement, on peut aussi voir des vignes bien travaillées, hélas en bien trop petit nombre. Ci-dessous quelques exemples, chez Cyril Le Moing autour de Martigné-Briand en Anjou.
Un chenin taillé en gobelet, au moment de l'ébourgeonnage, qui consiste à enlever tous les bourgeons indésirables sortis en plus de ceux prévus pour la récolte à venir, déterminés au moment de la taille. Les vignes sont enherbées ou labourées selon les secteurs et en fonction de la vigueur de la vigne. Pas d'herbicide, pas d'insecticide, pas de fongicide. Uniquement soufre contre l'oïdium et bouillie bordelaise contre le mildiou. Et encore, si nécessaire et le moins possible. Les rendements sont bas, et la vigne assez solide pour résister aux agressions possibles, d'ailleurs nombreuses dans les vignes voisines traitées chimiquement !
Un vieux cep de cabernet, récupéré seulement cet hiver par Cyril Le Moing, qu'il faudra petit à petit tailler pour reformer en plusieurs années un gobelet équilibré. Là encore, de l'herbe, ou plutôt des herbes, nombreuses et variées.
Un parcelle de grolleau noir, enherbée et travaillée sans engrais ni pesticide.