« Les poissons, qui boivent de l'eau, sont muets ; s'ils buvaient du vin, ils chanteraient. Donc, montrons que nous sommes des humains par une beuverie mélodieuse ! (...).

À Bacchus, biberon insigne,

Crions : « Masse ! » et chantons en cœur :

Vive le pur sang de la vigne

Qui sort des grappes que l'on trépigne !

Vive ce rubis en liqueur !

Nous autres prêtres de la treille,

Du vin nous portons les couleurs.

Notre fard est dans la bouteille

Qui nous fait la trogne vermeille

Et sur le nez nous met des fleurs.

Honte à qui d'eau claire se mouille

Au lieu de boire du vin frais !

Devant les brocs qu'il s'agenouille !

Ou soit mué d'homme en grenouille

Et barbote dans les marais !

(...) On décréta un rouge-bord en l'honneur du chansonnier, et quand les verres furent vidés, chacun fit rubis sur l'ongle pour montrer qu'il avait bu consciencieusement sa rasade. »