L'étude fournit d'autres données très intéressantes :

- sur 6 vins bios testés, un seul présente des traces d'un pesticide. Est-ce lié à une contamination par une parcelle voisine ?
- les cocktails de pesticides retrouvés dans un même vin peuvent atteindre 10 substances, et 4 en moyenne. Qu'en est-il de la synergie entre les molécules et de l'effet sanitaire du cocktail ?
- les taux retrouvés respectent tous les normes en vigueur pour la contamination du raisin (pas de norme pour le vin à ce jour), mais dépassent allègrement les normes en vigueur pour l'eau potable, à savoir 0,1 μg/l par matière active ou 0,5 μg/l pour le cumul des substances retrouvées. On boit certes plus d'eau que de vin. Mais cet argument est-il vraiment suffisant ?

Les limites de l'étude ? L'échantillon de 40 vins n'est pas suffisamment représentatif. Mais quand on connaît le coût des analyses pesticides et si on prend en compte le fait que l'étude est réalisée par une ONG, aux moyens limités, cela ne peut qu'inciter les pouvoirs publics à poursuivre ce travail avec plus de moyens.

Pour en savoir plus vous pouvez télécharger l'étude complète à l'adresse suivante : http://www.mdrgf.org/pdf/Rapport_vin_pesticide_fr.pdf

Ou encore visiter les sites du MDRGF : www.mdrgf.org ou du PAN-Europe : www.pan-europe.info

Ci-dessous la reproduction du résumé de l'étude :

Résumé de l’étude

L’étude a été coordonnée par PAN-Europe, et soutenue par le MDRGF pour la France, Global 2000 pour l’Autriche et Greenpeace Allemagne. 40 bouteilles de vin rouge ont été analysées, en provenance de France, d’Autriche, d’Allemagne, d’Italie, du Portugal, d’Afrique du sud, d’Australie et du Chili. 34 étaient issues de l’agriculture intensive et 6 de l’Agriculture Biologique. Les vins ont été sélectionnés parmi des marques à bas prix, ainsi que parmi les marques des plus célèbres du monde.

100% des vins conventionnels testés contaminés
Chaque échantillon testé contient en moyenne plus de 4 résidus de pesticides différents : les plus contaminés d’entre eux contenant jusque 10 pesticides ! Niveau de contamination: 5800 fois plus élevée que pour l’eau potable ! Les niveaux de contamination dans cette étude sont variables et ne dépassent pas les limites maximales autorisées (LMR). Cependant, il est à noter qu’il n’existe pas de LMR vin à proprement parler mais qu’on se réfère à celles utilisées pour le raisin qui sont très élevées. Il faut en outre préciser que les niveaux de contamination observés dans le vin sont considérablement plus élevés que les niveaux tolérés pour les pesticides dans l’eau puisque qu’on a trouvé dans certains vins testés des quantités jusqu’à plus de 5800 fois supérieures aux Concentrations Maximales Admissibles (CMA) autorisées par pesticide dans l’eau du robinet !

Risques sanitaires
Ces nombreux résidus témoignent d’une utilisation très intensive de pesticides en viticulture. Parmi ces résidus trouvés, de nombreuses molécules sont des cancérigènes possibles ou probables, des toxiques du développement ou de la reproduction, des perturbateurs endocriniens ou encore des neurotoxiques. Au total 15 résidus de pesticides différents ont été détectés parmi les vins conventionnels. Parmi les substances les plus dangereuses a été retrouvée la procymidone classée cancérogène, reprotoxique et perturbateur endocrinien par l’UE.

Vins biologiques
Les vins biologiques analysés ne renferment pas de résidus de pesticides à l’exception d’un échantillon de Bourgogne dans lequel on a trouvé des quantités faibles d’un produit. Cette présence est expliquée par les dérives des pulvérisations en provenance des parcelles voisines. Cette contamination des viticulteurs biologiques, quoique rare et à de faibles quantités, est totalement inacceptable.

Une utilisation intensive – une contamination généralisée
L’étude réalisée par PAN et le MDRGF montre que l’utilisation très intensive de pesticides en viticulture - 20% des pesticides utilisés sur 3% de la surface agricole - a comme conséquence la présence systématique de nombreux résidus dans les vins. La preuve de contamination présentée dans le présent rapport fait suite à la publication d'une évaluation commandée par le ministère français de l'agriculture, qui a conclu que près d'un tiers des pesticides appliqués aux raisins est systématiquement transféré au cours de la production de vin. L’Europe représente les deux tiers de la production mondiale de vin et de la consommation. L’Italie, la France, l'Espagne sont de grands exportateurs qui vendent environ 64% de tous les vins des échanges internationaux. L'Allemagne et le Royaume-Uni sont les plus grands importateurs de vin. En 2006, les exportations extra-UE de vin ont généré 5,5 milliards € de recettes pour la Communauté européenne qui sous-tendent un excédent commercial de 3,1 milliard €.

Pesticides dans les aliments, une préoccupation majeure
La présence de pesticides dans les produits alimentaires est une préoccupation majeure des consommateurs européens. Un sondage réalisé en 2005 par Eurobaromètre sur les préoccupations des européens en matière de sécurité alimentaire a montré que pour 71% des personnes interrogées la première des préoccupations concerne la présence de résidus de pesticides dans les aliments.

Logo extrait de l'étiquette de la cuvée "Boire tue" de Pascal Simonutti en Touraine